Brève d'été (2/7)

Comme tout parisien je n'ai pas de voiture, Juste une petite moto. Alors j'emprunte la voiture de belle maman car, oui, cette année je pars avec mes filles mais aussi leur mère. Nous vivons encore ensemble. Et elle me l'a demandé. Et elle est la mère de mes enfants. Et elle me réclame une nouvelle chance. Et comme tous les hommes, je suis lâche. Et j'ai dit ok.

Bref...

La voiture de belle maman est bleue. Elle possède un superbe radiocassette. Elle n'a pas la clim. Mais nous avons tout de même les vitres électriques à l'avant, mais pas à l'arrière. Nous avons donc manipulé deux manilles pour glisser deux serviettes de bains afin de mettre à l'ombre mon bébé ainsi que mon ado qui exigeait tout pareil que sa sœur.

J'ai même des cartes routières dans la boîte à gant. 

Cette voiture est comme une Doloréanne pour moi. Je retourne, grâce à elle, dans les années 80. 

Wet Wet Wet, The Christians, Jimmy Somerville et tout et tout...et j'avoue que ça fait du bien de replonger parfois dans les années du « touche pas à mon pote ». Et cette voiture m'y aide beaucoup.  Elle me transporte et elle me transporte.

C'était une période où j'étais pétri d'envie et de rêve. Et je sais qu'un bien grand nombre n'ont pas été réalisé. Et j'en ai assez de composer avec les autres et ne rien faire.

Alors je regarde la mère de mes enfants que je trouve toujours aussi jolie mais qui ne me touche plus depuis longtemps. Et je sais qu'elle ne m’accompagnera pas dans les rêves de mes années 80. Et je regarde mes filles. Et je sais que je veux les voir grandir jusqu'à leurs années 80 à elles

Je sais donc exactement ce que j'ai à faire et ce que je vais faire. Cet été et les autres jours du reste de ma vie.

Sinon la voiture nous a bien amené dans notre lieu de vacances...on a crevé de chaud à l’intérieur…j'ai utilisé Waze car la carte routière était aussi des années 80 et il n'y a rien de chouette dans les radios de la Maurienne à part des tubes des années 80 (Et franchement, c’était pas Byzance à l’époque question son). 

L'année prochaine, je loue.

(Ce texte a été écrit en septembre 2018)

Dessin de Thierry Dubois