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les brèves intimes de Spenser Duval
12 février 2019

Brève de poil et de jaune

Brève de poil et de jaune,
Samedi, à 200 mètres du barbier, quartier Saint Lazare, les casseurs ont fait du pieds-vitrine pour faire leurs emplettes de Noël. Un jour, ils n'auront plus besoin de justifier leurs manière de faire les courses par le biais d'une manifestation quelqu'onque. Ils n'auront qu'à se pointer, un soir, tous ensemble après s'être mis d'accord et ce sera big black friday. Les cons, ça ose tout et c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît. 
A 200 mètres du barbier, place de l'opéra, les CRS ont chargé en offrant au public tout de jaune vêtu quelques gaz lacrymoniaux. Les modestes, visiblement ne pleurant pas assez de devenir carrement pauvres dans une société ultrariche, ont été aidés, par les forces de l'ordre, à pleurer encore un peu plus.
Et, pendant ce temps,  je suis allé chez le barbier.
Il faut dire que je ne regarde plus les chaînes infos. Le sensationnalisme du vide et du direct sans réflexion m'exaspére.
 
Je préfère l'info papier. 
Les journaux vous informe de ce qui s'est passé la veille. C'est plus reposant, moins ingurgitatif et surtout vous pouvez choisir vos articles, faire des pauses, réfléchir. Je ne suis pas une oie que l'on gave de ce que les bien-pensants veulent me saturer d'émotions epidermiques.

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A 200 mètres, il y avait des chars dans la capitale et je m'en foutais. Car  j'avais une serviette chaude sur le visage, allongé dans un fauteuil qui me dorlotait de toute sa tendresse de cuir.
De l'autre côté de la rue, ça s'insurge et moi je m'assoupis. Je suis dans une alcôve ou l'on prend soin de moi. Je garderais ma barbe ces prochains mois juste pour revenir encore dans l'alcove feutrée du barbier.
Et pendant que mon nouveau copain à barbe et tout tatoué  retire la serviette de mon visage pour finir les derniers poils hirsutes avec sa lame, il rigole:
-" Vaut mieux pas que je tressaute et l'ambiance de dehors n'aide pas!"
Et exactement à ce moment, des gens courent dans la rue en hurlant poursuivi par une voiture de police au deux-ton furibard!
Mais il ne tressaute pas. Lui aussi en a rien a foutre. Il continue son boulot.
Ce qui se passe au dehors m'est egal, parce que je sais que quoi qu'il arrive, c'est la fin de notre monde. La fin d'une civilisation. Les moins pauvres paieront pour les plus pauvres. Les ultrariches, eux, continueront a être encore plus riche. Et pis c'est tout. 
"La lutte des classes  est fini et nous avons gagné" a dit Warren Buffet.  
Et il a raison. 
Tant que le citoyen rêvera d'avoir du pouvoir d'achat juste pour acheter la nouvelle télé écran plat ou le dernier portable en vogue, il aura raison....
Mais, j'acheterai quand même un journal demain pour savoir et pour pas passer pour un total blasé devant la machine à café.
(Texte écrit en Décembre 2018)
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Commentaires
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  • Mes brèves narrent mes petits moments de vie. Entre érotisme et quotidien, fantasme et réalité, je m'exhibe par le biais des mots. Ceci est mon journal intime, ouvert au quatre vents, exhibé à celles et ceux, curieux qui aiment lire érotisme et vrai vie.
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