Faire semblant
Oh ! Mon tendre amour, j'ai ouïe dire
Que le mot "toujours" peut se ternir.
Nos âmes singulières se délaissent.
Écoute ma prière, je me confesse
De ce voyage à vivre à deux
Le chemin d'halage est sinueux
Aigre est la saveur du fleuve blême
Qui crache ses langueurs en not'morne plaine...
Faire semblant les jours d'orage
À passer le temps dans ton corsage
Mimer l'étincelle et s'enflammer
Que de vaisselle, se disputer.
Oh ! Mon amour, j'ai ouïe dire
Que le mot "toujours" peut se pourrir.
Le silence mine tous les non-dits
Et nos cœurs fulminent de tant de cris.
De notre union si consommée
La folle passion s'est imbibée
En un pratique avenir si matériel
Bien que nos désirs rêvassent de fiel.
Faire semblant lorsque tu grelottes
Dans nos draps blancs, l'un cont'l'autre
Et le feu jaillira de nos caresses...
Plutôt qu'en pyjama, fesse cont'fesse.
Oh ! Mon amour j'ai ouïe dire
Que le mot "toujours " peut reverdir.
Il suffit d'une trace de toi
Dans mon cœur en filasse d'émoi,
Par la tendresse pour nos corps offerts,
J'ai encore la faiblesse de tes yeux verts.
Faire semblant au p'tit matin
Tout en baillant, qu'on était bien...
A s'enlacer en dessous de la couette.
Et s'aimer, oui, s'aimer, qui sait, peut-être...
dessin de Caza
Spenser Duval
DR- 2009